間 – M A , D A N S L ‘ I N T E R V A L L E D U V O Y A G E

T O K Y O - T A M A N O - 2 0 2 5

NOTE D’INTENTION :

Un voyage au japon a la recherche de l’espace entre: Ma (間) est une quête de distance juste, un espace de rencontre sans effraction.

Au Japon, j’ai cherché l’intimité pudique, la beauté discrète du quotidien. L’argentique m’a permis d’habiter le silence, d’attendre.

Ce projet est une invitation àralentir, à regarder autrement. À approcher, sans jamais saisir.

Maquette Livre projet de fin d’étude “photography Bachelor degree 2025”

Un noir et blanc en argentique pour un pays aussi coloré que le Japon est un choix qui ne relève pas uniquement d’une considération esthétique. Il permet de réduire l’image à sa forme, d’écouter le paysage sans distraction,  de capter la "respiration" du voyage. Chaque corps, se fondent dans la nature. Comme une harmonie entre l’homme et son environnement, en hommage au respect profond que la culture japonaise porte à ses paysages. Il nous invite à réfléchir sur notre propre relation à la nature, souvent négligée dans un monde où l’urgence prime. 

Des images qui donnent une pause, qui vous feront, j’espère, voyager dans ces instants suspendus.

Ce livre n’est pas seulement un témoignage d’un voyage ; c’est une réflexion sur notre époque. Dans un monde où l’urgence est devenue la norme, il devient impératif de retrouver ces moments de pause, de laisser de l’espace au vide et à la lenteur. Le Ma est une réponse à l’agitation constante, une invitation à ralentir, à redécouvrir la beauté des petites choses et à renouer un contact avec le monde et les gens qui nous y accompagnent. Ce livre inspire, ou du moins je l’espère, à voyager seul, à s’ouvrir à l’autre et à se rencontrer.

Cette approche rejoint la méditation en mouvement de Thich Nhat Hanh, pour "marcher comme si l’on embrassait la terre avec ses pieds". Ralentir, accorder à chaque pas une pleine attention, vivre l’instant présent : autant de réponses intimes à un monde saturé par la vitesse des images et de l’information. Reprendre contrôle de notre regard, vivre chaque instant pleinement, renouer avec la richesse de ce que nous avons perdu dans cette course effrénée. C’est ce qui a fait ce livre, nourri ces photos.

Le Japon m’a accueilli à bras ouverts, moi l’étrangère qui ne connaissait rien et s’est éprise de ces lieux lointains, de ces gens si polis, et de cette douce lumière.

Au-delà de l’exploration esthétique, ce projet est une réflexion sur ce que nous avons oublié dans ce monde qui se précipite. Il est un appel à la pause.  Dans ce livre, chaque image invite à ralentir, à voir autrement, à être autrement. C’est dans cette suspension du temps que la véritable beauté du monde peut se révéler.

Ma () est un mot japonais qui désigne l’espace, l’intervalle, le silence entre deux choses. Ni vide ni plein, Ma incarne le moment suspendu, un espace de transition où le temps et l’espace se rencontrent et se transforment. Ce terme est représenté par un kanji où le symbole de la porte () se mêle au soleil (), évoquant une ouverture, une lumière suspendue douce qui éclaire l’espace entre. Ma est partout : dans les gestes de la vie quotidienne, dans les pauses entre les mots, dans les silences entre les sons. Il est la respiration du monde.

Ce livre, c’est l’histoire d’un voyage au Japon, un espace-temps suspendu où le vide s’avère être nécessaire. C’est ce bel entre-deux, ce petit moment dans une vie où le temps s’est arrêté sous le prisme de la photographie. Pour un court instant, laisser toute place à la contemplation et à la rencontre. À travers ce passage liminal, la photographie devient un acte de respiration, un dialogue silencieux entre la nature et le corps. Seule, errant dans les rues et les jardins japonais, entre mer et montagne… Pour témoigner ainsi de sa propre existence.

Dans le Ma (間), il n’y a pas de hâte. Le regard s’y pose en toute  attention, là où l’on écoute ce que la vitesse du quotidien nous empêche souvent d’entendre. Ici, on prend le temps de vivre. Un passage de l’autre côté du globe pour se reconnecter au monde avec lenteur et sobriété.

L’anthropologue Victor Turner nous parle de ces espaces transitoires où l’on est entre deux états, suspendu entre ce que l’on quitte et ce que l’on va devenir. Un moment de transformation. Le voyage fut ce passage nécessaire, abandonner le connu pour mieux accueillir l’inconnu. C’est l’intervalle du voyage.

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